apprendre de ses propres yeux.
« Il y a du plaisir à rencontrer les yeux de celui à qui l’on vient de donner. »
Jean de la Bruyère (Les Caractères)
Naissance d’un regard. Après avoir été tendrement protégé par les ombres et les lueurs tamisées, le nourrisson est soudainement catapulté, sous les feux de la rampe. Sa rencontre avec son environnement se fait alors petit
à petit, au gré du développement fonctionnel de ses deux précieuses mirettes.
Les premiers mois de la vue
Qu’on lui attribue les yeux de son père ou ceux de sa mère, le nouveau-né ne regarde pour le moment pas plus loin que le bout de son nez. Pas franchement à l’aise en pleine lumière, il commence par ne discerner que ce qui se présente à lui à moins de 20 cm (les premiers jours), poussant ensuite jusqu’à 40 cm (les premières semaines). Pas franchement au point avec la coordination, il s’efforce jovialement de loucher par intermittence, ne faisant dévier qu’un œil à la fois, soit vers l’intérieur soit vers l’extérieur. Dans sa ligne de mire : le sourire de ses parents, les grimaces des premiers visiteurs, les tétons, les tétines, les hochets, les doudous, et puis tous les objets tendus à portée de vue, qui passent jour après jour du statut d’inconnus à celui de familiers.
L’œil de moins de 3 ans
D’une capacité d’apprentissage vorace, le nourrisson peaufine, à chaque battement de cil, sa capacité à percevoir les détails. Activant progressivement ses cellules chargées de détecter les couleurs, les nuances et les motifs, il se forge une idée de plus en plus précise des distances, des reliefs et des volumes. Avant même d’avoir soufflé sa première bougie, il est ainsi largement capable de voir les miettes de son gâteau d’anniversaire ! Et côté physionomie, il se trouve tout à fait en mesure de différencier les visages chéris de ceux qui ne lui ont pas encore été présentés. Dès la 2ème année, il est à même de reconnaître des gens à plus de 6 mètres, de dévorer l’une après l’autre les images d’un livre et d’observer avec attention de tout petits objets. Mais aussi intenses que soient la concentration et la curiosité, pour atteindre une acuité visuelle optimale, il faudra quand même grandir et patienter encore quelques années…
Je joue donc je vois
Pour stimuler la vue d’un tout-petit, les jeux se suivent et ne se ressemblent pas.
- 0 à 3 mois :
on fixe les visages, on observe les mobiles, on se regarde dans le miroir… - 4 à 6 mois :
on s’amuse des grimaces, on se passionne pour les objets de tailles, de formes et de couleurs différentes… - 6 à 12 mois :
on remplit, on vide, on empile et on trie, on cherche les objets cachés, on suit des yeux les bulles de savon, on crayonne ses premiers dessins… - 1 à 2 ans :
on décortique les images qui illustrent les histoires, on cherche partout (maison, magasins, transports…) à reconnaître des objets ou des ingrédients familiers, on se regarde grandir sur une échelle de croissance… - 3 à 5 ans :
on scrute méthodiquement tout ce qui se présente à nos yeux, on cherche des petits détails cachés dans le fouillis d’une image compliquée, on se dessine de la tête aux pieds…
Savoir discerner un problème de vue
Plus tôt découvert, plus tôt corrigé !
Afin d’éviter que l’apprentissage de son enfant soit entravé par un retard visuel (amblyopie, strabisme…), mieux vaut consulter un professionnel de la vision quand on observe un ou plusieurs des phénomènes suivants :
- objets mobiles non suivis du regard,
- clignements des yeux très fréquents,
- persistance du fait de loucher passé 6 mois,
- habitude de rétrécir ou de fermer un œil,
- pleurs consécutifs au fait de se voir cacher l’un des yeux,
- besoin de se cacher un œil pour regarder,
- besoin de tourner la tête pour parvenir à fixer quelque chose,
- tendance à beaucoup se cogner, difficulté à s’orienter,
- fréquents maux de tête,
- antécédents familiaux.
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