Marie n’a jamais aimé porter des lunettes. Jusqu’à ce qu’elle n’ait plus le choix. Il lui a d’abord fallu accepter la baisse de sa vue et puis réconcilier son image de soi avec ce nouvel accessoire.
» Mon rapport aux lunettes a débuté très tôt. Mes parents me forçaient à mettre mes lunettes de soleil dès qu’il y avait le moindre petit rayon (avec le recul, ils avaient raison). C’était une vraie corvée et j’espérais déjà ne jamais avoir à porter de lunettes. Trente ans plus tard, je suis plutôt fière de mes lunettes de soleil, j’aime leur côté mode et je ne m’en sépare jamais. Mais pour la vue, cela a été une autre histoire. Je me souviens du regard et des commentaires de ma meilleure amie me voyant allonger les bras pour lire le menu au restaurant. J’ai commencé à me rendre compte que je faisais ce geste de plus en plus souvent, comme lire mes messages sur mon mobile. J’ai mené des recherches sur internet « pourquoi je vois de plus en plus flou, ma vue a baissé subitement, j’ai du mal à lire,… » et j’en ai rapidement conclu que c’était un début de presbytie. Les premiers signes se manifestent dès 45 ans. Pile mon âge !
Quelques semaines plus tard, je consultais un ophtalmologue me confirmant le verdict. Refusant de voir la réalité en face, j’ai laissé dormir mon ordonnance dans un tiroir. Mais au fil du temps, avec un mal de tête récurrent, les yeux qui piquent, je me suis rendue à l’évidence…
et chez mon opticien de quartier ! Un homme charmant et très patient. Heureusement. Car en arrivant je l’ai tout de suite prévenu. Je déteste les lunettes et rien ne me va.
J’ai toutefois apprécié son discours et sa manière de dédramatiser la situation. Il a pris le temps de m’expliquer comment choisir des lunettes en fonction de la forme de mon visage, de ma ligne de sourcil, de la couleur de mes cheveux. Une vraie science que je n’imaginais pas. Puis, il m’a fait essayer une quinzaine de modèles et tout à coup, j’ai commencé à me trouver jolie. Trois paires ont retenu mon attention. J’ai choisi les montures les plus colorées car, comme les solaires, les lunettes donnent une vraie personnalité. J’ai revu mon opticien une semaine après pour un petit réglage et le remercier de ses bons conseils. Mes amis et mes collègues m’ont fait tellement de compliments et surtout… quel plaisir de bien voir à présent ! «